Nar (noir), Boz (bois): selon le patois local, les Granges-Narboz sont donc les Granges du Bois Noir (on retrouve ces éléments toponymiques dans plusieurs noms de famille: Narbey, Duboz, fréquents dans la région).
HISTOIRE
L’histoire des Granges-Narboz est liée à celle de Pontarlier, puisque cette communauté appartient au Baroichage et participe, jusqu’en 1537, à l’élection des échevins de la ville.
Cependant les seigneurs de Joux et de Chalon y gardent des droits et domaines. En 1277, Jaques de Chaffoy rend hommage à Jean de Chalon-Arlay et reconnaît tenir de lui, en fief, un pré sis entre les Granges-Narboz et Sainte-Colombe.
En 1549, plusieurs villages, dont celui des Granges, intentent un procès contre le capitaine de Joux qui conteste le droit des habitants de ramasser du bois dans les forêts relevant de la seigneurie
Le registre d’arpentement de 1764 permet de relever également les domaines du lieutenant-général du baillage Boissard, et du marquis de Monnier.
ECONOMIE ET SOCIETE
Touchée par les guerres, en particulier celle de Dix Ans, la communauté des Granges-Narboz ne compte que 21 feux soit 137 habitants en 1688.
Cette petite communauté, sous l’Ancien Régime, vit d’abord de l’agriculture. Elle n’est pourtant pas gâtée par la nature car l’altitude lui confère un climat rude, à ajouter au terrain marécageux de la Chaux d’Arlier. Les habitants exploitent aussi un peu de tourbe.
Cette tradition agricole se maintient au cours du XIXe siècle. Malgré des rendements médiocres, 500 hectares demeurent consacrés en 1852 aux céréales. Des plantes fourragères (trèfle, esparcette) font leur apparition et favorisent l’élevage du gros bétail. Ce dernier approvisionne trois fromageries qui produisent, au milieu du XIXe siècle 20.000 kg de fromage.
L’artisanat est représenté par un cordonnier et un charron-maréchal-ferrant. C’est en 1851 que le maximum démographique est atteint avec 368 habitants. puis le déclin, d’abord lent, lié à l’exode rural, s’accélère après 1900.
Le départ des douaniers (après 1905), l’incendie des Granges-Dessus en 1906 (qui provoque le départ de 7 familles), la Première Guerre mondiale (responsable de la mort de 14 jeunes hommes) semblent être à l’origine de cette chute brutale (297 habitants en 1901, 212 en 1921).
Il faut attendre les années 60 et l’installation de familles venues de Pontarlier pour qu’un redressement s’opère.
Les chiffres suivants représentent l’évolution démographique au fil du temps :
1688 : | 137 habitants | 1990 : | 519 habitants |
1749 : | 200 habitants | 1999 : | 627 habitants |
1801 : | 281 habitants | 2005 : | 652 habitants |
1851 : | 368 habitants | 2008 : | 800 habitants |
1901 : | 297 habitants | 2013 : | 1069 habitants |
1926 : | 222 habitants | 2019 : | 1267 habitants |
1975 : | 401 habitants | 2022 : | 1318 habitants |
1983 : | 437 habitants |
HISTOIRE RELIGIEUSE
Les habitants des Granges-Narboz sont paroissiens de Pontarlier, durant le Moyen Age et jusqu’à la révolution. En 1632, les curés de Saint-Bénigne, Notre-Dame et Saint-Etienne passent un traité avec leurs paroissiens des Granges, qui vont construire une chapelle, puis une église.
En 1790, les commissaires pontissaliens décident que les Granges-dessus et les Granges-Dessous continueront à ne former qu’une seule communauté avec les Granges-Narboz, dont l’église devra rester sous la dépendance de Pontarlier.
Au XIXe siècle, on assiste à un ralentissement de la pratique religieuse (avec une abstention supérieure à 10% soit le record pour le canton de Pontarlier).